lundi 2 novembre 2009

H. UPMANN Magnum 50

De retour après une d'absence due à mon implication en politique, je prends enfin le temps d'écrire de nouveau un article à propos d'une vitole de maître, le H. UPMANN Magnum 50.

Le Magnum 50 est un grand robusto; à cru le tirage est bon avec une belle cape grasse dégageant une odeur mêlant le chocolat, le miel et un soupçon de poivre plus qu'agréable, j'ai passé un long moment à l'humer tant c'était appréciable, c'est dire l'envie qui me titillait de le guillotiner et de l'allumer pour enfin commencer sa dégustation.

La dégustation, parlons-en, les premières bouffées sont puissantes, terreuses et poivrées. La nervosité du module est convaincante, on est là avec une pièce maîtresse qui nous enivre, le tout tendant également vers un cuir viril, équilibré par un soupçon de noisette développé à la fin du premier tiers.

A l'approche du deuxième, une rondeur s'installe, la virilité s'estompe laissant place à des notes moins puissantes mais toujours enivrante, ainsi des saveurs de bois et d'épices apparaissent, des sensations d'extase se profilent... et pendant ce moment de plaisir intense, une saveur inattendue se mêle à l'ensemble, le chocolat crémeux que l'on aimerait voir s'éternisé à l'arrivée du troisième tiers.

Ce dernier laisse apparaître des notes de café torréfié, qui tranche légèrement avec le précédent, nous laissant quelque peu pantois, tant les autres saveurs sublimaient la dégustation, mais attention, il n'y a pas non plus de déception, le final reste à la hauteur de l'ensemble, même si il manque une certaine complexité qui aurait permis un rassasiement de haute volée.

Le Magnum 50 est un grand cigare, très nerveux au commencement, il développe des qualités dégustatives hors normes hormis une fin trop souple, il est le parfait compagnon de l'épicurien qui désire un module à sensation, bien construit dégageant à cru, un parfum qui excite les papilles, au point qu'on en oublierait qu'il s'agit avant tout d'un cigare. C'est pourquoi je lui donne une note de 17 sur 20.

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Quelques informations pratiques:

Module: Grand Robusto
Terroir: Cuba
Dimensions: 160 mm x ∅ 19,84 mm
Tarif: 13,40 €

dimanche 20 septembre 2009

H. UPMANN Magnum 48 Edición Limitada 2009

C'est au cours d'une promenade sur les berges de l'Ill, lors d'un après midi ensoleillé du mois de Septembre que j'ai décidé de m'attaquer à une nouveauté de chez H. Upmann: le Magnum 48 Edición Limitada 2009.

Tout d'abord, ce robusto est très court (115 mm), mais en impose avec ses bagues, sa cape maduro est bien grasse et dégage une odeur très boisée avec un soupçon de miel, le module respire la puissance. A l'allumage, il développe sa prestance dans l'instant avec des saveurs terreuses et de foin qui illuminent le palais, le tout accompagné par une belle fumée épaisse et gourmande, l'impression première est la générosité et la puissance. Lors du second tiers, l'on remarque l'excellent équilibre, totalement maîtrisé, et l'apparition des arômes de torréfaction et de bois secs, l'on savoure cet instant, tant la vitole exprime là toute sa capacité à transcender la dégustation en nous permettant d'atteindre un niveau de plénitude assez rare. Lorsque l'on arrive au troisième tiers, la noisette fait son apparition dans un coffrage toujours très terreux, le tout puissant mais toujours très bien équilibré, pour finir trop rapidement du fait de sa taille relativement courte.

Le Magnum 48 Edición Limitada 2009 est une perle, une des références de l'année, H. Upmann à fait fort avec ce module et le pari est largement gagné, j'ai été subjugué par son équilibre et les arômes développés au cours de sa dégustation, un bon moment en sa compagnie. C'est également un choix de maître pour qui veut investir dans le cigare, car mis en cave pendant quelques années, il gagnera autant en valeur financière que dégustative. C'est pourquoi je lui donne une note de 18 sur 20.

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Quelques informations pratiques:

Module: Robusto
Terroir: Cuba
Dimensions : 115 mm x Ø 19,05 mm
Tarif: 10 €

mercredi 9 septembre 2009

ROMEO Y JULIETA Churchills

Les vacances sont propices à l'aspiration à l'intemporel, les jours et les heures ne comptent plus, l'instant parfait pour déguster des vitoles dans une ambiance qui sublime chaque instant. Pour commencer à vivre de ces moments, j'ai souhaité débuter par une pièce maîtresse: le ROMEO Y JULIETA Churchills. Un Churchill de référence qui trône fièrement dans le haut de gamme de la fabrique cubaine. Vendu en tube rouge et blanc de bonne facture, il permet de pouvoir garder le cigare hors d'une cave pendant quelques jours, ce qui est un plus non négligeable.

Une fois sorti de son tube, l'on découvre un module très bien confectionné avec une belle cape maduro bien grasse sans nervures; une agréable odeur de foin et de miel s'en dégage, ce qui incite directement à sa dégustation. L'allumage est lui parfait avec une belle fumée blanche, la combustion est excellente et le tirage est bon même si quelque peu serré (ce qui s'atténuera au deuxième tiers). Les premières saveurs viennent immédiatement en bouche, avec du foin fraîchement coupé et un miel des fleurs, le tout pour un premier tiers très doux, ce qui tranche avec la virilité apparente de la vitole. Après une bonne demi-heure, on atteint le deuxième tiers, qui laisse la place à un soupçon de noisette, bien que discret, et qui se développera au fur et à mesure, pour devenir plus présent lors du troisième tiers, toujours sans âcreté.

Le tout se termine calmement après presque 2 heures de dégustation, avec une très bonne impression pour sa palette gustative douce et soyeuse. J'ai été très satisfait de l'avoir fumé; un bon moment passé en promenade dans le quartier touristique de Strasbourg avec ma fiancée. C'est pourquoi je lui donne une note de 17 sur 20.

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Quelques informations pratiques:

Module: Churchill
Terroir: Cuba
Dimensions : 178 mm x Ø 18,65 mm
Tarif: 14,2 €

jeudi 20 août 2009

PARTAGAS Mille Fleurs

Si vous lisez ce blog, vous savez que j'affectionne les vitoles du cubain Partagas, ces dernières sont de hautes volées, et pour certaines l'on atteint le summum de la vitophilie cubaine avec des sensations et des expériences dont on se souvient et qui permettent de comparer plus aisément lorsque l'on déguste des modules d'autres terroirs. 

 Aujourd'hui je m'attarderai sur un petit corona de la marque, à savoir le Mille Fleurs. Très bien construit, il dégage une odeur de cuir plus franche de celle du Super Partagas, plus petit que ce dernier, et sont, par ailleurs, au même prix. A l'allumage, contrairement à ce que laissait envisager son arôme, il n'est pas trop fort, la combustion est très bonne, les premières saveurs arrivent et l'on ressent une certaine rusticité, à savoir un cuir amer avec une touche de poivre noir, de bois sec et de foin qui s'estompe pour laisser le cuir seul prendre l'avantage même si autres restent mais atténuées, soudain à mi-parcours la vitole devient très sauvage, avec une certaine force sans être piquante, et cela peut poser un problème au néophyte, car cette rusticité n'est pas réellement enivrante avec cette puissance, un peu trop prononcée selon moi. Mais le tempo est là, totalement maîtrisé, de plus l'on ne ressent aucune âcreté sur la fin, ce qui est bon point. 

 Mais je dois dire, que je n'ai pas été emballé par la vitole, car bien qu'elle développe une puissance intéressante, je suis déçu par les saveurs qui manquent à l'appel, ainsi même si à cru elle donne envie de l'allumer, la dégustation m'a paru ennuyeuse, les sensations n'étaient pas au rendez-vous, de plus son côté un peut trop rustique nuit à l'ensemble, qui devrait être plus travaillées, afin de pouvoir laisser d'autres saveurs apparaître, par ailleurs plusieurs vitoles que j'ai dégusté pour ce post étaient bouchées, d'où une déception quand à la qualité touchant ces modules. 

 Donc voici un conseil, pour tout ceux (et il y en a) qui tombent sur une vitole bouchée, n'hésitez pas à la ramener au civettier, car même si ce dernier ne proposait pas d'échange, il est toujours important de le faire, sachant qu'il est obligé de mentionner le problème, cela ne peut qu'améliorer la qualité future du produit. Ainsi sur 10 Partagas Mille Fleurs dégustés par mes soins, 2 étaient bouchés. Enfin pour revenir au résultat de la dégustation, la vitole à besoin, selon moi, de mûrir un peu ou de passer quelques mois en humidor afin de développer les saveurs manquantes ainsi que la finesse qui ferait d'elle un coup de coeur. Je lui donne une note de 13 sur 20 (sous réserve d'amélioration). 

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Quelques informations pratiques: 

Module: Petit Corona 
Terroir: Cuba 
Dimensions : 129 mm x Ø 16,67 mm 
Tarif: 3,40 €

dimanche 16 août 2009

PARTAGAS Lusitania

Comme tout amateur de puros qui se respecte, l'infidélité va de soi. En effet il est important d'être le plus volage possible, car il y a tant de terroirs différents qu'il serait dommage de ne pas profiter des bienfaits des caractéristiques si particulières du sol de Vuelta Abajo où les plants de tabac poussent sur un sol rouge et sableux très riche en azote.

Ainsi aujourd'hui je vais m'attarder sur un module que je n'avais jamais dégusté auparavant, et c'est un manquement non pardonnable pour un amateur, à savoir le Partagas Lusitania. Un emblème incontournable de la culture cubaine et des épicuriens car synonyme de maturité et d'excellence. Le Lusitania est majestueux dans sa robe colorado, d'une longueur impressionnante pour ses 194 mm, il dégage un arôme légèrement boisé qui donne une envie immédiate de le mettre en bouche, et l'on est un brin désolé de devoir le guillotiner tellement il dégage d'élégance.

A l'allumage, le tirage est excellent, et instantanément un arôme terreux apparaît dans un mélange de fougère fraîche saupoudrée de poivre blanc, le tout dans une étonnante harmonie, ensuite après quelques minutes, l'on monte en puissance, et le poivre devient plus présent en bouche, l'apparition de saveurs tel la noisette et le chocolat rendent la dégustation réellement plaisante, et l'on se laisse porter par l'excellence du tempo, Partagas maîtrise son art. Puis vient un arôme plus puissant encore, mélange plus terreux, avec un cuir bien présent ajoutant une certaine harmonie avec toujours cet arôme boisé caractéristique.
La fin, elle se veut plus amazone, mais encore douce, les sensations sont toujours très très bonnes, et le tout se termine dans un enivrement où le rassasiement nous fait découvrir ce qu'est le Lusitania, un des meilleurs cigares au monde. Des dires de certains la vitole aurait perdu en qualité gustative ces dernières années, pour ma part il n'en fut rien, et j'ai été subjugué par sa palette et son tempo, c'est pourquoi je lui donne une note de 18 sur 20.

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Quelques informations pratiques:

Module: Double Corona
Terroir: Cuba
Dimensions : 194 mm x Ø 19,45 mm
Tarif: 15,5 €

lundi 3 août 2009

PARTAGAS Super Partagas

J'en déguste très régulièrement, c'est d'ailleurs le cas au moment ou je tape ce message.

Une belle cape avec une senteur cuir/chocolat qui donne le ton, quelques nervures, il est bien confectionné, l'on remarque bien là, la signature Partagas.
A l'allumage le tirage est excellent, le temps que la palais s'habitue, l'on remarque tout de suite le premier tiers bien terreux, tendant vers un cuir amère qui peut surprendre le néophyte, qui s'amenuisera un peu à l'approche du deuxième tiers qui lui apporte un côté poivré puissant et un arôme de chocolat, de noisette, de moka très subtil qui persistera jusqu'au troisième tiers qui laissera le cuir et le musc l'emporter sur un final honnête sans être exceptionnel mais qui permet d'atteindre une bonne sensation.

Cela dit, la palette gustative est plus qu'intéressante, surtout a son prix. Mon avis après en avoir déguster pendant quelques années, c'est que ce grand corona a gagné mon respect, il y a quelque temps, il manquait de tempo, et s'avérait linéaire, mais depuis 2008, les dernières productions sont devenues majestueuses avec un mouvement soutenu ainsi qu'une palette plus développée, c'est pourquoi je lui donne une note de 16 sur 20.

Grâce à lui j'ai renoué avec les coronas, c'est un coup de coeur.

P.S. Je l'ai dégusté avec un beuvrage au quinoa et à la noix de coco, les deux forment un mélange intéressant, appréciable pour se détendre, il sublime les saveurs et donne un ton exotique attrayant !

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Quelques informations pratiques:

Module: Corona
Terroir: Cuba
Dimensions : 140 mm x Ø 15,87 mm
Tarif: 3,40 €

mercredi 29 juillet 2009

Avant-propos

L'épicurien est celui qui s'adonne à la jouissance, par la recherche du plaisir, du rare et du précieux. Respectant le code et la tradition, son mot d'ordre est la vertu du plaisir souverain.

Le cigare est de ces plaisirs, où le temps n'est plus, l'aspiration à l'intemporel. Mais bien plus que cela, il s'avère le messager d'une approche à la fois hédoniste et sybaritiste. L'on peut le qualifier d'objet libéral tant il se veut l'ouverture vers la Liberté, le bonheur, le désir. Libéré du joug totalitaire par essence, et considéré par certain comme objet de luxure, l'épicurien adepte de la vitole est un révolutionnaire pacifique représentant la Liberté dans son état le plus pur.

Il est également paradoxal de remarquer que le cigare connu son avènement par la volonté marquée d'un dictateur: Fidel Castro. Mais il est vrai que de nombreux défenseurs de la liberté vouaient une adoration sans faille envers ce plaisir, ainsi la plupart des présidents américains, tel John Adams, Andrew Johnson, John F. Kennedy ou Bill Clinton. De nombreux autres, célébrités politiques ou non étaient de ceux là, tel Sir Winston Churchill, Sigmund Freud, Ernest Hemingway, Attorney General Robert F. Kennedy, Gov. Arnold Schwarzenegger, Kevin Costner, Sir Richard Branson sont ou étaient également épicuriens.

Aujourd'hui dans un contexte ou la tyrannie l'emporte sur la Liberté, il devient difficile de jouir de ce plaisir, et bien qu'il nuise à la santé, il est liberticide de vouloir le faire disparaître, n'oublions jamais les paroles de Benjamin Franklin qui s'avèrent toujours d'actualité:

"Celui qui sacrifie la Liberté au profit de la sécurité, ne mérite ni l'une ni l'autre".

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Su cette brève introduction, je vous souhaite la bienvenue, n'hésitez pas à participer, vous êtes et serez toujours en bonne compagnie ici même.

Nicholas.